Poète, Peintre, Essayiste
L’absence
L’absence c’est cet oiseau
S’échappant de sa cage forgée
Pour s’envoler vers l’horizon
Aux promesses migratoires,
L’absence c’est cette larme
Perlant d’un visage de bronze
Jusqu’à ses lèvres bâillonnées,
L’absence c’est un vitrail
Filtrant la lumière pacifiée
D’un soleil déclinant,
L’absence c’est toi
Lorsque je cherche tes pas !
Le silence s’habille
Le silence s’habille
D’une chasuble de prières,
Mains jumelées,
En voute de cathédrale,
Gardiennes de l’unique
Point de lumière
Seul relai d’espérance
Au cœur de la nuit.
Le silence se met dans l’attente
Du miracle comme passage
D’un point de dérobade,
Franchissant et rapprochant
Des rives troubles de l’absence.
Effleurement
Aller festonner du rêve
Autour du cristal des ombres,
Des statues de lumière,
Des étoiles d’or et d’argent,
Qui éclaboussent le ciel
De cascades de verre.
Aller écouter les variations
D’un quatuor intemporel
Pour le concert des anges.
Aller se désaltérer
Aux sources lustrales,
Seul et portant au cœur
Le médaillon de l’absence.
A l’heure ou le miroir…
A l’heure ou le miroir
Des goélands s’étend
Jusqu’au parvis de l’horizon,
Ecouter les orgues du vent
Déchirer les soies du ciel,
Et la mer modeler ses galets
Dans un fracas d’écume et de sel.
Chercher l’ineffable
Contenant le chant des origines,
Aussi délicat que la légende
D’une note se jumelant
Aux lumières moirées de l’aube,
Entre le bleu d’acier
D’une nuit d’Occident,
Et le rouge flamboyant
D’un soleil d’Orient.
Note bleue
Ce n’est que l’imperceptible
Frémissement d’une note bleue,
Du point de fuite,
D’une touche singulière
Sur l’insondable mirage diaphane
Du théâtre du monde,
Où la trace d’ébène
D’une coulée de larme,
Alterne avec l’éblouissante blancheur
D’une nappe de silence.
Murmure en transhumance
Murmure en transhumance,
Divine confidence,
Le vitrail réinvente
La palette du ciel,
Le dialogue d’une caresse
Dans une réserve de lumière.
C’est le trait d’union
Entre la transparence céleste
Et le sang de la terre.
C’est le fragment de paix
Pour l’éclat d’une beauté
En dissidence,
Sur le sourire d’une vierge noire.
A peine le temps d’un écho
A peine le temps d’un écho
Laissant la note s’extirper du silence,
A peine le temps d’un signe
Donnant au souffle fugitif l’envol
De sa transparence de dentelle
Sur les ailes du désir.
C’est le voyage des constellations
Sur un damier de cristal noir et blanc,
C’est le chant de l’éternel,
La symphonie inachevée d’un amour
Sur la partition d’un poète.
C’est le prélude d’une nudité d’âme
Qui redevient lumière.
C’est l’heure crépusculaire
C’est l’heure crépusculaire
Où remontent les mille senteurs
Des pluies tropicales,
La terre exhale toutes ses essences.
Silhouettes étranges des fils de la nuit,
Pêcheurs de hasard et d’incertitude,
Ils lancent dans l’écume et le vent
Leurs filets de brume bleue.
Laboureurs de galaxie, herseurs d’utopie,
Ils sèment dans les sillons des songes
Leurs graines d’illusions.
C’est l’heure crépusculaire
Où tous les parfums opiacés
Des pluies tropicales
Nous saisissent d’ivresse.
Au terme de l’errance spirituelle
Au terme de l’errance spirituelle
Tout est à recommencer,
Tout est à recomposer.
L’énigme de la femme
Demeure en révélation,
Son nom reste à calligraphier
Car elle porte à jamais
L’enfant de la Genèse,
Lettre initiale du Verbe.
Dans la lumière frissonnante
Des premières heures de l’origine,
Sur le grand miroir intemporel,
La Sainte Face nimbée
S’est figée pour l’éternité.
L’amour, c’est pénétrer la lumière
L’amour, c’est pénétrer la lumière
Qui nous conduira aux ténèbres,
C’est une lueur blafarde
Qui vacille au bout de la jetée
Lorsque le ciel et la mer
Ne forment plus qu’un pan
De brumes et d’écume.
C’est l’indéfinissable tourment,
L’inexplicable pénitence,
C’est l’épreuve du cri de vie,
Fragile reflet que peut troubler
Le plus léger souffle d’une brise.
Le velours des ténèbres
Le velours des ténèbres
Révèle les voix du silence.
Belle et marmoréenne,
Alanguie sur l’immaculé
D’un drap de soie,
Son corps en transparence
Marque de son empreinte
L’imaginaire d’un paysage de rêve,
Brocardé d’espoir et de clarté
Jumelés au sourire d’un ange
Comme une lumière d’aube
Au premier degré de l’enfance.
Les ténèbres de velours
Cristallisent le susurrement des voix.